Les dessous scandaleux du calcul photovoltaïque dans le DPE
LDL #89 - Exemple pour une maison de 195m2 à Toulouse
Après des mois d'analyse et des centaines de DPE passés au crible, j'ai découvert l'une des plus grandes aberrations de la réglementation énergétique française.
Voici pourquoi votre investissement solaire est assassiné par une méthode de calcul d'un autre temps.
La formule magique qui tue vos panneaux solaires
La méthode 3CL, c'est la bible du DPE. Pour calculer la production de vos panneaux, elle utilise une formule qui ferait pleurer un mathématicien :
Production = (coefficient de pente × surface × rendement × ensoleillement × pertes) / surface habitable
Simple sur le papier. Dramatique dans la réalité.
Les chiffres qui font mal
Prenons un cas réel : une maison RT2012 de 195m² à Toulouse, équipée de 12 panneaux dernière génération.
Surface des panneaux : 19,2m² (12 × 1,6m²)
Coefficient de pente : 1 (orientation Sud-Est)
Rendement officiel : 17% (quand les panneaux actuels sont à 21%)
Pertes estimées : 86% (la réalité ? 2% !)
Ensoleillement zone H2C : 1912 kWh/m²
Résultat du calcul ? 5392 kWh produits. Mais attendez la suite...
L'abération de l'autoconsommation
Sur ces 5392 kWh, devinez combien le DPE retient ? 136 kWh. Soit 2,5% de la production.
Dans la vraie vie, cette même installation autoconsomme 25% de sa production. DIX FOIS PLUS que ce que le DPE veut bien reconnaître.
La carte climatique mal pensé
Le summum de l'absurde ? La zone climatique H2C.
Elle met dans le même panier :
Bordeaux : 1450 kWh/m² d'ensoleillement
Font Romeu : 1900 kWh/m² d'ensoleillement
450 kWh/m² de différence. Effacés d'un trait de crayon administratif.
L'impact sur votre DPE
Le coup de grâce ? Ces 12 panneaux font gagner exactement... 2 points sur le DPE.
Avant panneaux : 52 kWh/m²/an
Après panneaux : 50 kWh/m²/an
Plusieurs milliers d'euros d'investissement pour 2 kWh/m²/an de gain.
Une blague de mauvais goût.
Les questions qui fâchent
Pourquoi utiliser des rendements de panneaux des années 90 ?
Comment justifier des pertes de 86% quand la technologie moderne est à 2% ?
Qui a décidé que Bordeaux et Font Romeu avaient le même ensoleillement ?
Pourquoi décourager l'investissement dans le solaire avec des calculs aussi défavorables ?
Conclusion
Pendant que l'Europe pousse à la transition énergétique, notre bureaucratie tue dans l'œuf les initiatives vertes avec des calculs d'un autre temps.
Les propriétaires qui investissent dans le solaire sont les dindons de la farce : leurs efforts sont invisibles sur le DPE.
Dans le prochain numéro, je vous révélerai comment certains propriétaires contournent ces absurdités réglementaires pour maximiser leur note DPE malgré tout.
Pour ne pas manquer la suite de cette enquête, abonnez-vous à ma newsletter. La transition énergétique mérite mieux que ces formules d'un autre âge.
Thibaut,
Les Leviers de la Liberté